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Le blog de Cendrine BERTANI

Le parcours d'une jeune romancière confrontée au monde de l'édition.

Mes coups de coeur antiques: La Politique, d'Aristote

Publié le 6 Juillet 2010 par Cendrine BERTANI in Dis-moi ce que tu aimes, je te dirai qui tu es

    La vraie république, dit-il, n'est point une oligarchie dans laquelle une minorité tient les rênes de l'État par le privilège des richesses. Elle n'est point une démocratie dans laquelle tous gouvernent par l'influence de leur multitude. Elle est la prépondérance politique de la classe moyenne, tenant à la patrie par le lien de la propriété ; classe qui, dans toutes les nations, se distingue par son amour de l'ordre, sa haine pour les révolutions, ses talents, sa vertu.

    Voici quelles sont les bases de sa vraie république.

 

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Premier principe. La vraie république, comme tous les bons gouvernements, est essentiellement fondée sur la vertu et sur la justice égale pour tous dans l'exercice de leurs droits.

2°. L'égalité doit être proportionnelle, c'est-à-dire dans la raison des talents, des vertus, des moyens que chacun apporte dans la mise commune de l'association.

3°. La vraie république a un cens ou revenu nécessaire pour prendre part aux affaires. Ce cens sera tellement calculé , que la majorité du peuple seulement, et non tous, participent au gouvernement. Ceux qui ne tiennent par aucun lien à la patrie, et qui sont presque toujours livrés aux passions et à l'ignorance, ne doivent point avoir d'influence sur la chose publique.

4°. Elle a un cens plus élevé pour être éligible aux honneurs. Il faut que les magistrats soient à l'abri des séductions et du besoin.

5°. Le droit des citoyens, dans les assemblées, doit se borner à élire les magistrats, à juger leur responsabilité. La multitude ne doit faire que ce qu'elle est en état de décider suffisamment.

6°. Les emplois seront temporaires : le droit d'obéir et de pouvoir commander à son tour, tient à l'essence de l'homme libre.

7°. La cité doit avoir un conseil suprême pour la direction générale des affaires, et des magistrats chargés de veiller à l'exécution des lois. Les pouvoirs seront perpétuels, et les hommes qui en seront chargés, alterneront.

8°. Ces principes une fois adoptés, quels que soient le nom, l'organisation, les attributions des conseils ou des magistrats , vous aurez constitué une véritable république.

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