Dans un train d'enfer,
nous allons prendre le chemin de fer,
alignés sur un quai de gare,
au garde-à-vous.
Vous souhaitiez vous asseoir ?
Mais c'est la vie qui défile,
de ville en ville,
ma bonne dame;
en garde !
Il faut songer
à affronter les imprévus,
visiblement éperdus,
dans notre entrée en gare.
Garez-vous sur le côté !
Laissez-passer le noir désespoir,
si vous ne voulez pas
en être contaminés.
Le train-train quotidien
est finalement le gardien
d'un bonheur simple
et enfantin.
Gardez-vous de désirer la gloire,
ou de vouloir prendre un train en marche
pour un soir d'ivresse
dont l'ébriété vous cache
un envers de rongeante angoisse.
Le stress dévore les âmes des citadins
en quête de vitesse,
de reconnaissance et de succès.
Leur détresse se dévisage
dans les wagons remplis
de pâles silhouettes
voûtées, endormies.
La ville fantôme se déplace
de gare en gare.
Heureux les insouciants ruraux,
dans leurs villas fleuries...
Laissons le train filer,
vers un horizon hagard.
Le bonheur est ici.