Ma première est un roseau
Calame assoiffé d'encre
Pour éructer des mots.
Ma seconde me fut donnée
Comme un beau cadeau
Par un généreux oiseau.
Je la garde quand mes pensées s'envolent
Pour décrire ces voyages nouveaux.
La plume de l'école
tachait souvent mes cahiers bleutés.
Les lignes violettes calligraphiaient
des poèmes, des pensées, libérées.
Sans encrier, les paroles n'étaient
plus prisonnières d'autres limites
Que la durée, restreinte,
D'une cartouche inoffensive, teinte.
Désormais je perds des plumes
en rangeant mes camarades
Dans un tiroir de bureau.
Est-ce le progrès ?
Je me sers, comme tout le monde
D'un stylo.