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Le blog de Cendrine BERTANI

Le parcours d'une jeune romancière confrontée au monde de l'édition.

La Mouche de la mauvaise humeur

Publié le 5 Mai 2010 par Cendrine BERTANI in Histoires pour les 4 à 6 ans

 

Pour Océane

 

 

Il était une fois

 La-mouche-de-la-mauvaise-humeur-1.jpg

une petite fille


 

dont la vie s'écoulait tranquillement,

loin de la ville,

à l'orée du bois,

dans une grande maison où résonnaient

souvent les rires de ses soeurs.

 

Sa maman avait surnommé cette bâtisse

" La maison du bonheur".

 

 

Depuis quelques mois pourtant,

la fillette ronchonnait souvent.

Pour être plus précis,

depuis l'arrivée

de sa petite soeur.


Il faut comprendre que

la petite n'était pas bien grande.

C'était même

la plus petite des grandes soeurs.

Mais elle n'était plus un bébé non plus. Elle était juste

une petite grande soeur.


Et ses parents

ne s'en étaient pas rendu compte,

mais la petite fille

avait bien du chagrin:

elle était régulièrement piquée par...

la mouche de la mauvaise humeur.

 

 

Ses malheurs

avaient débuté dans les bois,

quand elle s'était égratigné le genou.

Et que Maman

avait été trop occupée

pour lui faire

le bisou qui soigne tout.


Personne ne le savait,

mais dans le bois

vivait une mouche gris-noir.

Un insecte hideux et poilu.

Un véritable

monstre de cauchemar.

Taille riquiqui, dieu merci.

La mouche

de la mauvaise humeur.


Ce vampire,

assoiffé de sang frais,

avait jeté son dévolu

sur la chair ferme et savoureuse

de notre petite héroïne.

Depuis qu'elle avait goûté

la saveur sucrée

du bobo de la petite fille,

la mouche

n'avait plus

qu'une idée en tête:

piquer... bzzz....

cette belle enfant esseulée.


C'est ainsi que la petite fille devint grincheuse...

du jour au lendemain.

Quand sa nouvelle petite soeur prenait son bain

dans sa minuscule baignoire

 et que la petite grande soeur

n'avait pas le droit de faire des bulles de savon,

pour ne pas piquer les yeux de bébé,

 la petite fille hurlait,

hurlait.

Tous ses malheurs se coinçaient dans sa gorge,

pour former comme un bouchon de contrariété,

qui explosait d'un coup.

En un retentissant bang. Plop !

La sirène se mettait en route,

pour évacuer les soucis.

 Le venin de la mouche de la mauvaise humeur

donnait un drôle de goût

aux idées noires de la petite grande fille.

 

Tous les jours,

la mouche piquait l'enfant,

sans que l'on voie de traces de dents.

Elle était maligne, la sale bête:

elle choisissait des bobos divers.

Les égratignures lui plaisaient particulièrement

car la mouche se délectait

des croûtes en voie de guérison.

Elles avaient un goût de souffrance

dont l'insecte était friand.

 

Un jour pourtant, à la fin de l'été,

la maman comprit

que sa petite fille était bien malheureuse.

Alors que les grandes soeurs

avaient pour mission de surveiller la poussette

de la petite soeur,

pendant que Maman chargeait des courses dans la voiture,

la plus petite des grandes filles

décocha un coup de pied

dans la roue de la poussette

où dormait sa soeur.

" Quelle mouche te pique ?" Hurla sa mère.

 

Une fois la colère passée,

la maman attendit l'heure du bain.

 C'était le moment où les deux petites se baignaient ensemble

, avant le tour des deux grandes.

La maman ne gronda pas sa fille...

car elle venait de comprendre.

Le poison de la jalousie

s'était répandu autour du bobo

de la petite grande soeur.

Il fallait laver la blessure.

 Avec l'eau du bain,

mais surtout grâce à la formule magique d'une maman.

Les lèvres embrassèrent le genou de la petite fille

en chuchotant:

" va-t-en, vilaine mouche de la mauvaise humeur.

Laisse ma fille chérie tranquille désormais.

Elle est protégée de tes attaques par mon baiser".

 

Alors la maman s'adressa à son enfant

en la prenant sur ses genoux pour la sécher:

" Je t'aime pour toujours ".

 

Et l'on entendit une petite voix

– ou plutôt un gazouilli –

s'élever du transat

dans lequel gigotait la toute petite soeur.

Ce gargouilli ressemblait à un " oi ossi ".

La petite fille sut

qu'elle serait protégée par l'amour de sa soeur.

 

 

Et plus jamais on ne revit

dans cette maison

la mouche de la mauvaise humeur.

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E
<br /> Adorable promenade chez vous.<br /> Bon diMAnche,<br /> eMmA<br /> <br /> <br />
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