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Le blog de Cendrine BERTANI

Le parcours d'une jeune romancière confrontée au monde de l'édition.

Toutes des Messaline ( extrait 8 : fin )

Publié le 19 Mars 2010 par Cendrine BERTANI in Concernant Entre Eve et Adam

    J'étais flatté d'être l'objet de tant d'attentions. Après tout, Lorie avait vraiment préparé les choses. Exit la patronne. Au débarras, Julia la fouineuse. Ne restait que la nunuche myope. Trois moins deux égale zéro.
     Ah oui, au fait. Je l'ai baisée. C'est ce qui vous intéresse pas vrai ?
- Comment ?
- En cabine, comme prévu.
- Est-ce qu'elle portait des dessous bleus ? 
- Forcément, sinon il faudrait revoir son surnom, non ?

    Cette foutue jarretelle, je l'ai conservée par fétichisme. Quand je me lève avec une gueule de bois pire que ma norme, je me l'attache autour du cou pour me rappeler que je ne suis qu'un con.

    Je me suis même dit que le jour où je ne pourrais plus payer mon loyer, je n'aurais qu'à me pendre avec.

- Des détails ?

- Vous êtes vraiment trop glauques les mecs. Moi, au moins, j'étais défoncé quand il me venait des idées pareilles.  Ah ?.. Vous parliez du sexe?

    Bien sûr, vous en êtes encore à ne penser qu'à ça.

    Ben faudra faire marcher votre imagination, les gars ! Seul avec une bombe. Excitée par la proximité de ses copines, en plein centre commercial... C'était forcément chaud, pas vrai ? C'est bien pour ça que je m'y suis brûlé les doigts.
- Si c'était salace ?
-string-bleu.jpg Plutôt fugace.

    De mon point de vue, au final, c'est moi qui me suis fait avoir.

 

    A l'instant T, je n'ai rien compris. Lorie s'était rhabillée. J'essayais de retrouver un rythme cardiaque normal. Elle est sortie. J'effaçais les traces de rouge-à-lèvre qui marquaient mon visage comme une signature. Je reboutonnais ma chemise - pas facile quand les doigts tremblent. Mes oreilles bourdonnaient. Ou alors c'était un drôle de bruit de roulement qui me martelait le crâne. Quand j'ai tiré enfin le rideau sur mon forfait, c'était le chaos total.

 

    Le magasin était sens dessus dessous. Ou plutôt, les dessous de luxe se trouvaient dessus. Sur la tête de Vanessa, j'entends. Cette nunuche était saucissonnée par des bas nylons. Elle avait un balconnet gros bonnet dans la bouche et un panty enfilé sur le crâne. Agressée par un gang de nanas sexys qui avaient dévalisé la boutique, à la barbe du vigile.

    Faute professionnelle.

 

    Béa resta bouche bée. Côté boutique, c'était le grand vide. Côté débarras, on retrouva Julia enfermée de l'extérieur. J'étais baisé.

 

    Pour éviter l'inculpation de complicité de vol, j'ai accepté de rembourser les frais. L'assurance n'a pas voulu couvrir les pertes, puisque la boutique n'avait pas installé de dispositif de sécurité. Ni caméras, ni antivols. J'étais le seul qui aurait pu éviter le drame. Mais on ne mise pas tout son avoir sur un accro du string. Surtout lorsqu'on en vend.

    J'ai été licencié pour faute grave. Sur un CV, je vous garantis que cela n'incite pas à l'embauche. Je n'ai plus un rond. Il a fallu que je m'endette pour payer les dommages. Heureusement, Béatrice n'a pas demandé d'intérêts. Il faut croire que mon sort ne l'intéressait plus. A vrai dire, les loosers ne captent pas bien longtemps l'attention de ceux qui les croisent.

 

    Je m'étonne d'ailleurs que vous soyez encore là, à lire ma triste histoire. Vous avez sans doute mieux à faire, les mecs.

    Mais suivez mon conseil: essayez de penser plus haut que la ceinture... Au moins de temps en temps...

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